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Lou Coucardié
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septembre 11th, 2015

A Contretemps, pour faire du bon vin il faut savoir attendre…


Notre métier est à contretemps.  Alors qu’aujourd’hui nous sommes poussés à tout faire de plus en plus vite, que nous vivons avec l’attente que tout besoin puisse être assouvi immédiatement, que le traitement continu d’une information toujours plus fournie nous donne l’impression de pouvoir tout comprendre, pour faire du bon vin il faut savoir attendre…

La nature a son propre timing et penser que l’on peut le contrôler, l’accélérer, est non seulement présomptueux mais aussi source de grossières erreurs. Poussée par la pression financière, sécurisée par les « remèdes miracles » de la chimie moderne et encouragée par les subventions gouvernementales, la viticulture fait depuis trop longtemps tout à l’envers : greffe à l’omega traumatisante dans les pépinières industrielles, clones sélectionnés (seuls subventionnés), non travail du sol grâce à l’utilisation de désherbants, thermovinifications (le chauffage à des températures proches de point d’ébullition avant la fermentation ce qui élimine tout la spécificité du terroir et du cépage), et j’en passe.  Tout cela donne des vins sans âme, au mieux standardisés, produits par des vignes dont l’espérance de vie ne dépasse pas 25 ans.

J’ai fait un certain nombre de ces erreurs, j’en suis revenu, et c’est pour cela que fort de ces convictions j’ai adopté une approche qui peut sembler jusqu’auboutiste et irréaliste compte tenu de mon âge (55 ans) mais qui se justifie par l’intérêt que porte aujourd’hui la prochaine génération. Nous avons du temps, le temps de bien faire les choses même si ce n’est pas moi qui en profiterai.

Un jeune gobelet, qui va assurer la relève…

Depuis cinq ans tous nos plantes sont issus de la sélection massale (non subventionnée), de greffons prélevés sur des vignes anciennes qui ont résisté depuis plus de 80 ans aux diverses agressions que la vie leur a réservées. Dans nos futures plantations, nous allons même planter d’abord le porte greffe (qui ne porte pas de raisin), le laisser développer son système racinaire pendant 3 ans puis le greffer en place avec des greffons de sélection massale. Cette technique plus coûteuse mais beaucoup moins stressante pour la plante était classique quand mon père a démarré dans la viticulture.

aidé par la main de l’homme pour prendre sa forme…

Nous sommes aussi revenus à la conduite en gobelet, qui était la norme dans la région car mieux adaptée à notre climat, mais qui elle aussi ne bénéficie d’aucune aide. Le travail du sol et la conduite du vignoble en agriculture biologique eux aussi gourmands en temps, permettent de replacer la vigne dans un écosystème équilibré dont les bénéfices sur la qualité déjà constatés ne vont aller qu’en s’amplifiant. La mise à fruit est retardée, le végétal a le temps de trouver sa place avant de produire et je suis convaincu que tout ce travail aura un impact très positif sur l’espérance de vie du vignoble et donc sa capacité à produire de grands vins.

… et devenir un magnifique gobelet en pleine santé !

Plus proche de vous, prendre le temps d’ouvrir une bouteille à l’avance, la laisser s’ouvrir, atteindre la bonne température de service, et la partager tranquillement autour d’un repas animé avec famille et amis est un vrai bonheur.  Le temps serait-il devenu le luxe absolu ?

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